CD 1: VARSOVIE

VARSOVIE

Quand j'y suis arrivé la gare était déserte.
Varsovie au matin c'est un peu triste à voir, ce vrai;
Capitaliste oblige je tire un peu de cash pour Kasia,
Un gamin au café vient de lui planter son nez dans un bol de soupe froide;
Sac à dos accosté sur un quai solitaire

J'envoie par téléphone quelques photos loufoques, un peu de mon histoire
Aux amis parisiens qui me disent: Alles reviens c'est pas pour toi là-bas.
Tout seul dans le wagon mon regard qui se jette par la fenêtre,
Je regarde Warsawa loin de moi qui s'en va.

Nous fendons l'horizon direction Zakopagne...

La neige tient le siège de la vieille Pologne,
J'imagine soudain oui qu'un jour d'autres trains ont du passer par là.
Vieille dame sans dent tire vieille charrette;
Telle vague céleste vole un oiseau sans tête.

Le jour se lève
Sur la campagne,
Un vieux cheval fou
Me tient tête de loin,
Parfois je rêve que je suis Jivago

Et qu'elle m'attend là-bas
Sous le vol de corbeau,

Et qu'elle m'attend là-bas
Sous le vol de corbeau.

Toujours dans le couloir une autre silhouette
Vient joindre sa fumée,
Sa fumée de cigarette.
Non je ne suis plus seul et d'un œil polonais
Il me dit quelques mots, dans un silence slave
Je le trouve beau.

Au wagon restaurant sur vieille gazinière
On me cuisine un steak qui saigne le vodka, il est beau l'ancien temps!
Bientot tout ça sera sous plastique à la morgue
Et ce sera comme ailleurs,
Un croque-monsieur sans vie dans an wagon sans bruit.
Mon ami de couloir me rejoint sans surprise
Et me tend sans rien dire un thé à l'eau-de-vie;
Sans comprendre un seul mot de l'autre nous parlons de nos femmes de nos vies,
Voyageurs nous refaisons nos mondes,
Et des gamins surgissent...
Ils ont l'œil du futur
Et le cœur des étoiles!

Ici on sourit pas ou seulement quand on boit!
Y'a Bartek, y'a Ianek, y'a Vojtek et y'a moi!

Allez chante gamin que demain sera mieux
Et laisse le vodka faire s'effacer la peine.
Ami toi d'un autre pays
Je te suis amoureux.

Le jour se lève
Sur la campagne morte,
Un vieux cheval fou
Me parle un peu de loin;
Parfois je rêve que je suis Jivago
Et qu'elle m'attend là-bas
Sous le vol des corbeaux.

CEUX QUI SONT EN LAISSE

Tu voulais du médiocre et moi j'en avais pas,
Tu voulais l'univers et moi j'avais que moi,
Tu voulais le silence quand j'étais que musique,
Qu'on marche parallèle quand j'aillais qu'à l'oblique.
Tu voulais des rivières au milieu du désert,
Tu voulais les voyages, moi j'étais sédentaire,
Que je fasse des chansons qui m'emmènent au sourire,
J'y peux rien moi je n'ai que des larmes à leur dire,
Et des plaines de pluie pour unique empire.

Quand je serai parti que lira mes poèmes
Un autre romantique qui se verra en moi,
Il se dira sans doute:"Oh c'est beau comme il l'aime!"
Mais qu'il sache que je n'ai jamais aimé que moi;
Qu'au lit ou dans le cœur l'égoïsme est la mère
Des Générosités.

Ques les femmes me pardonnent de n'être fait pour elles,
D'être comme un nuage qui recherche son ciel!
De n'être qu'un navire toujours à la détresse;
Et cette envie de fuir de ceux qui sont en laisse!

Pardonnez-moi vous tous qui liez les mains;
Vous qui pensez qu'à deux vous ferez mieux le chemin,
Vous qui pensez que l'autre vous sauvera la peau
Alors que de votre âme il fera des lambeaux!
En amour que l'on soit le plus grand des guerriers
Ou la triste brebis qui cherche le berger,
On finit tous à terre à chercher les morceaux,
Au bord du précipice à deux pas du grand saut,
A deux pas du tombeau.

JE SUIS LE CHRIST

Un ange est venu me voir me sortir de mes rêves,
Poser sa main sour ma bouche, y déposer ses lèvres.
Tendrement contre mon cœur il m'a parlé de toi,
Il m'a dit que tu allais bien, que tu ne reviendras pas.

D'un signe des ailes blanches qui dit qu'il faut partir,
Quand moi j'étais que sanglots il m'a fait un sourire.
De jour en jour chaque soir faut que soleil se couche,
Toutes les plus belles choses au monde ne valent pas ta bouche.

Je suis le Christ
Et toi tu es ma croix,
Et ça fait rire tout Rome!
Je suis le Christ,
Juste un con planté là
D'avoir trop aimé les autres.

Je marche au milieu des foules qui me jettent des pierres;
Triste radeau sous la houle, bienvenue en enfer!
Et si l'amour a planté oui des clous dans mon cœur,
C'est qu'une seconde à t'aimer vaut des siècles dans la douleur.

L'ange aux allures de la mort m'a dit:"L'heure est venue.
Mon enfant ne regrette rien, l'amour tu l'as perdue."
Aors moi je vais sans regret me planter sur ma croix,
Me dire que oui, peut-être un jour, oui toi tu reviendras.

Je suis le Christ
Et toi tu es ma croix,
Et ça fait rire, et ça fait rire le bon peuple de Rome!
Je suis le Christ,
Juste un con planté là
D'avoir trop aimé les autres.

QUE TOUT EST NOIR

Des jours qui ne ressemblent qu'à l'ombre des nuits
Des silences qui résonnent à l'âme comme un cri
Quand les paupières n'ont même plus la force des orages
Quand porté par les flots je ne vois plus rivage
Des amours qui sont né aux mauvaises saisons
Quand printemps a tardé à ouvrir ses bourgeons
Des lunes toujours pleines qui ne me sourient plus
Comme jouer aux échecs quand la reine est perdue

Que tout est noir
Que tout est noir
Comment te dire
Que tout est noir
Comment j'ai peur
Comment j'ai froid
Comment te dire
Quand t'es pas là
Que moi sans toi
Ça ne veut rien dire
Comment te dire, dis-moi
Comment te dire
Que moi sans toi
C'est comme un rire
Qui trouve pas
Vers où mourir

Mes sciences qui ressemblent qu'à l'ombre du doute
Le bien qui fait du mal quand le mal vous envoûte
Quand au cœur de l'iris c'est le temps des moussons
Qui vient noyer le blé juste avant la moisson
Dans les travers du temps je sais je t'ai perdue
Et tu l'as dit cent fois tu ne reviendras plus
Alors je peux partir comme un loup solitaire
Qui blessé s'en ira mourir auprès d'un hêtre
Moi j'aurais tant voulu que cet être soit toi
Tant voulu avec toi être un autre que moi
Au profond de ton ventre faire plus belle la terre
Oublier qui je suis et fermer les paupières

Que tout est noir
Que tout est noir
Comment te dire
Que tout est noir
Comment j'ai peur
Comment j'ai froid
Comment te dire
Quand t'es pas là
Que moi sans toi
Ça ne veut rien dire
Comment te dire
Comment te dire
Que moi sans toi
C'est comme un rire
Comme un triste navire
Qui sait pas où partir

Quand on est tellement seul que même la solitude
Vous semble être une amie dont on se passerait
Celle qui fut toujours là depuis le premier souffle
Qui depuis ce jour-là ne veut plus vous quitter
Quand vous ne savez plus qu'un jour vous saviez rire
Quand le mal a choisi votre âme pour empire
Quand tous les romantiques et les tristes du monde
Ont choisi votre cœur pour se mettre à pleurer

Que tout est noir
Que tout est noir
Comment te dire
Que tout est noir
Comment j'ai peur
Comment j'ai froid
Comment te dire
Quand t'es pas là
Que moi sans toi
Ça ne veut rien dire
Comment te dire, dis-moi
Comment te dire
Que moi sans toi
C'est comme un rire
Qui trouve pas
Vers où mourir

DIS-MOI QUI SONT CES GENS

Dis-moi qui sont ces gens
Qui se montrent indécents
Qui s'embrassent en public?
Moi je suis seul au monde
Je n'ai pas de Joconde
Pour faire les romantiques.
Dis quelle est cette ville
Aux éternelles idylles?
J'ai oublié son nom.
En connais-tu la route?
Et le prix que ça coûte
D'aimer à perdre raison?

Dis-moi qui sont ces gens
Qui promènent en semant
La grâce derrière eux?
Rendant plus beau le monde
Qui emportent à la tombe
Leur amour avec eux.
Connais-tu leur chemin,
Le secret qui les tient
A la bonne fortune?
Moi je n'ai que mes mains
Pour abriter chagrin
Quand eux, ils ont la lune.

Dis-moi qui sont ces gens
Qui abritent éclatant
Leurs yeux de trop d'orages?
Dis-moi qui sont ces dieux
Qui des foudres et des cieux
Savent faire bon usage?
Et rester hors du temps
Quand nous autres n'avons
Que l'hiver pour pâturage
Pour nos tristes pigeons
Qui sans destination
Nous renvoient nos messages.

Dis-moi qui sont ces gens
Qui rient commes des enfants
Qui se donnent la réplique?
Celle des Roméo,
Des Tristan, des Rimbaud,
Celle des grandes musiques.
Moi je n'ai que moi-même
Pour montrer de mon cœur
Sa nature impudique.
Dis qui sont ces bourreaux
Qui me tuent sans un mot
De leurs yeux magnifiques?

Dis qui sont ces bourreaux
Qui me tuent sans un mot
De leurs yeux magnifiques?

JE SUIS PERDU

Je marche dans les villes où des âmes sans nom me fredonnent le tien
Des concerts en sourdine où je chante ton nom pour oublier le mien
Pour oublier un peu que toi tu n'es pas là quand l'hiver se fait rude
Que je n'ai plus que moi avec qui partager ma propre solitude.
Je marche sous des cieux qui me rapellent un peu la couleur de ta flamme
Quand le rouge et le bleu donnent aux amoureux des beautés océanes
Moi je fuyais l'amour parce que j'avais trop peur, oui trop peur d'en mourir
Mais à trop fuir l'amour c'est l'amour qui nous meurt avant que de nous fuir

Je vivrais mille vies et dans mille pays ça ne changerait rien
Car de mille pays je reviendrais toujours m'éteindre entre tes mains
Si je m'y fais petit, alles dis s'il te plaît que tu me reprendras
Juste pour une nuit que tu me reprendrais je t'en prie, dis-le-moi
Que l'amour n'est pas mort car on ne peut mourir quand on est infini
Qu'il revivra encore cet amour qui est mort, qu'il reprendra la vie
Que la pluie dans mes yeux sera assez pour vaincre le désert dans les tiens
Que la pluie dans mes yeux sera assez pour faire renaître les fleurs au jardin

Je t'attends sur le banc comme on attand la mort en espérant la vie
Je t'attends comme on attend voir pointer le jour quand il n'est que la nuit
Toi tu ne viendras pas car déjà trop de fois tu es revenue
Toi tu ne viendras plus car déjà trop de fois c'est d'autres qui sont venues
Il est tard et ça fait oui déjà quelques mois que tu t'en es allée
Des années ou des siécles les secondes sans toi c'est toujours l'éternité
Toi tu dois faire du beau sur des chemins où moi, où moi je ne suis pas
Et moi je reste là à voir passer le monde qui se fout de tout ça
Et la nuit moi j'ai peur, oui la nuit moi j'ai peur, moi j'ai peur d'en mourir
Et quand moi j'ai pas peur, c'est mon cœur qui a peur, qui a peur de te revoir partir
Moi j'ai froid dans la nuit quand toi tu n'es pas là, dans la nuit moi j'ai froid
Quand à coté de moi c'est un ombre sans vie, c'est une autre que toi
Quand à coté de moi c'est un ombre sans vie, c'est l'ombre de toi

Je suis perdu
Je suis perdu
Sur des chemins de pierre
Je marche nu
On s'est perdu
On s'est perdu
Et mon cœur en enfer
Que de toi ne battra plus
Je me suis perdu
Quand je t'ai perdu
J'ai perdu ma lumière
J'ai perdu Terre entière

ANÉANTI

Anéanti
Par une putain de bas étage
Par une blonde aux chevaux noirs
Qui m'a souri
Que j'ai suivie au petit jour
Qui s'est scotchée à ma memoire
Six pieds d'amour
J'voudrais mourir

Là comme un con,
Petit garçon sur le trottoir,
Hurler ton nom au désespoir,
C'est pathétique
Qui aurait cru que le brigand,
Que le bandit de grand chemin,
Que le tigre sans cœur
Soit la brebis

Anéanti
Par un agneau aux dents de loup
Par une reine sans dessous
Une éclaircie
Qui cachait tellement bien l'orage
Qui avait promis le grand voyage
Puis qu'est partie là dans la nuit

J'suis comme un con
Sans horizon sur un trottoir
Petit garçon au désespoir
Putain c'est triste
De finir en tigre qui pleure
De finir en aigle sans aile
En tourtereau
Sans Tourterelle

Anéanti
Par une blonde aux chevaux noirs
Une aurore qui n'était que soirs
Que soirs de pluie
Qui déployait l'armée des ombres
Quand dans mes yeux moi j'ai vu sombre,
Moi j'ai vu fondre
Oui des mers infinies

J'ai tout perdu
La bataille mais aussi la guerre
Qu'elle a bouffé dans son trou noir
Mes galaxies
C'est la débâcle à l'univers
Y'a trop des rires sous mes paupières
Y'a tant de triste
Qu'on dirait la Russie

Les putains sont des anges
Et les anges des putains
Mes larmes vont aux fleuves
Et les fleuves à la mer tu me laisses le cœur en laisse
Comme on laisse celui
Qu'un jour on crut d'amour
Qu'un jour on crut toujours
Puis qu'un jour on croit plus
Puis qu'un jour on oublie

ON MEURT DE TOI

Si nous nous sommes disparus
Comme un marin qui prend les nues
Pour l'océan

Et qui s'enfonce au fond de l'eau
L'amour emporté par les flots
Les flots du temps

Nous aurions pu nous unir mieux
Comme on dit s'unir avant Dieu
La mascerade

Non moi ne m'a jamais tenté
Oui que la sincère amitiè
Des camerades

Au diable les rêveurs qui
Ne tenant pas debout se lient
Des bagues aux doigts
Et si la mienne était poème
Et si la mienne était en bois
Elle était pour toi
Elle était pour toi

Puisqu'ici tout s'évanouit
Nos rires dans la mélancolie
Tout prend le large

Beauté ne gardons que l'instant
Avant que les mauvais printemps
Ne sonnent la charge

Là où tu t'échoueras bientôt
Là où on s'est échoué trop
Où il fait froid

Tu verras bien des éclaircies
Tu les prendras pour l'infini
Qui fera gonfler ton ventre

Au diable les rêveurs qui
Ne tenant pas debout se passent
La mort aux doigts
Pauvres de leurs cupidité
Sont ceux qui s'échinent à garder
L'autre pour soi
Au diable les rêveurs qui
Ne tenant pas debout se lient
Les cœurs en croix
Au diable leur stupidité
Car même à deux nous ne sommes faits
Ouais que de soi, sûr que de soi

Là où tu es d'autres pays,
Dans d'autres hommes, dans d'autres lits
Prends garde au vent

Oui parfois fait gonfler les voiles
Mais qui soudain quand ça lui prend
S'enrhume un peu

Pour nous laisser seuls au milieu
Quand pour rentrer ne reste que
L'océan à la nage

Quand le voilier devient radeau
Quand le manque devient le trop
Quand la vie a fait rage

Mon amour j'ai pas su tenir
Les promesses de devenir
Un avec toi
J'ai plus que moi-même à qui dire
Qu'il est triste mon triste empire
Qu'il est triste sans toi
Quel océan vers quel abîme
Dis-moi où mène ce chemin
Où tu n'es pas
Car si l'on ne meurt pas d'amour
Je peux te dire qu'il est certain
Qu'on meurt de toi
Qu'on meurt de toi

CD 2: L'ALHAMBRA

CHANSON POUR MON ENTERREMENT

Il y aura des fleurs
Dressées en cathédrales
Et des robes en couleurs
Non pitié pas de noir
J'ai toujours eu peur du noir
Je préfère la lumière
D'ailleurs quand j'étais enfant
Je dormais la porte ouverte
De peur que les bandits
Passent par la fenêtre
Pour me voler maman

Il y aura mes amantes
Les amants des amours
Les amours des aimantes
Enfin y'aura de l'amour
Et j'espère des enfants
Pour chanter "Mort aux vieux!
Mort aux morts, mort aux bons dieux!"
Et pour pisser derrière l'église
De ce pauvre curé
Qui dit que des bêtises
Qui m'fait perdre mon temps

On jouera du Mozart
Mais pas de requiem
De la Flûte Enchantée
Ou bien mieux du Don Juan
Pour partir conquérant
Pour partir simplement
Sur an air de trompette
Partir à la conquête
Ouais le cœur à la fête

Il y aura des souvenirs
Il y aura des sourires
De quand j'étais enfant
De quand j'étais printemps
Quand on était au ventre
Quand on était eu vent...

Non ne pleure pas mon frère
Non ne pleure pas ma mère
On sera bientôt ensemble
On remontera le temps
Et on sera à Sicile
Sûr, à la belle étoile
En chantant qu'on est fou
Et sac à dos m'entraîne
On pissera dans la mer
On pêchera des calmars
A faire rougir Némo
On refera notre histoire
En attendant Pierrot

Ami ne soit pas triste
Tu sais ma vie fut belle
Un peu court mais magnifique
Comme un soleil levant
Le vent sur l'Atlantique
Je m'en vais en chantant
Vers une autre Amérique
Comme un soleil couchant
Sur le Pacifique

AU-DELÀ DU BROUILLARD

Au-delà du brouillard c'est encore le brouillard,
Dedans parfois je vois dans dix mille ans!
Au-delà du brouillard c'est encore le brouillard,
Soudain je me souviens quand j'étais soleil levant.
Un vieux cerf s'étonne de me voir passer là
Se damandant sans doute si je suis déjà mort,
D'autres temps d'autres lieux c'est un autre que moi
Qu'il a croisé par là.
D'autres vents, d'autres dieux
Silhouettes fantômes, hordes sauvages,
Agonisant de n'avoir qu'une main à se tendre,
Nulle trace dans le fleuve où j'ai nagé un jour avec femme,
Où j'ai cru que l'amour était feu...
Oui mais feu notre amour
N'était que cendres au vent
Et l'aube ne m'éclaire que des suppositions.
De silences en questions
On construit son empire,
Et de châteaux de sable,
Et de rives en dérives,
On dérive toujours,
On essaie d'être roi;
On essaie d'être soi
De sourires en soupirs,
Oui dans le lit des femmes
Qu'on prend et qu'on oublie,
On s'oublie peu à peu
Avant qu'on nous oublie.
On se croit loup des steppes
Quand on n'est que brebis,
Sans troupeau ni berger,
Sans étoile,
Halluciné;

Sur la route un vieil homme s'en va à la rencontre
D'un bien plus vieux que lui, et ce plus vieux c'est moi...
Ou peut-être toi!

Le vieil homme est assis sur un banc
Il fume une danseuse,
Je veux dire il fume une gitane,
Comme on fume le temps,
Je lui dis quelques mots.
Il me répond les siens,
On ne se comprend pas
Mais nous faisons semblant,
Tout en sachant tous deux
Qu'on commun nous avons
La vieille dame en noir,
Qui nous attend?

Au-delà du brouillard c'est toujours le brouillard,
Dedans parfois je crois que je suis soleil levant,
Et mes rêves s'éteignent les uns après les autres
A chaque pas de plus,
C'est toujours un de moins
Au-delà du brouillard, c'est toujours le brouillard!
Dedans parfois je vois dans dix mille ans!
Et je pense aux enfants de nos petits enfants,
Que nous n'avons pas eus, mais qu'on aura demain
Si j'avais mes vingt ans,
Mais je n'ai pas d'enfant
E je n'ai plus vingt ans,
Alors je marche seul
Comme un vieux régiment
Qui n'a plus de conquête,
Quand on est au sommet
On ne peut que descendre
Ou apprendre à voler
Au-delà du brouillard!

Au-delà du brouillard,
Sur la route un vieil homme
S'en va à la rencontre
D'un bien plus vieux que lui,
Et ce pluvieux c'est moi.

JE CHERCHE ENCORE

J'ai passé tant de fois
De l'ombre à la lumière
Dessiné tant de croix
Pêché tant de rivières
Dans le train de la nuit
Qui va où?
Je sais pas
A New York ou Varsovie
Peu m'importe tu vois

Je cherche encore
Un chemin une route
Au Sud ou vers le Nord
Je cherche encore

J'ai prié tant de fois
Qu'un jour à moi s'unisse
Celle qui marche avec moi
Que je ne connais pas
Dans le vol de l'ennui.
Qui m'emmène où?
Je sais pas
A New York ou dans ton lit
Peu m'importe tu vois

Je cherche encore
Un chemin une route
Au Sud ou vers le Nord
Tu sais moi, je cherche encore

Je cherche encore
Un chemin une route
Au Sud ou vers le Nord
Je cherche encore

Allez tiens-moi tiens
Allez tiens-moi bien
Aussi loin que nous portera la route

Allez tiens-moi tiens bon mon amour
Allez tiens-moi tiens
Allez tiens-moi bien
Aussi loin que nous portera la route
Allez tiens-moi tiens bon mon amour

LES BARS DU PORT

Si le temps qu'il nous reste n'est pas assez pour toi,
Si l'envie déjà te prend d'aller aimer un autre
Accorde-moi l'amour une dernière fois,
Je t'en prie mon amour serre-moi fort dans tes bras.
Et même si je suis fou, oui fou d'amour pour toi,
Dès le lever du jour je te laisserai partir
Puisqu'il n'est entre nous qu'un fragile fil de soie,
Qu'il n'y a plus d'amour,
Qu'il ne reste que moi

A danser, à danser
A danser dans tous les bars du port
A danser, à danser
A danser, danser jusqu'à l'aurore

A L'ALHAMBRA

Dans la mégalopole
Les mégalos polices
Traînent entre les voitures
Qui embrasent la nuit.
Sans papiers sans espoir
Traînent les sans-patrie,
Sans rien dans le regard,
Rien que des souvenirs.

A l'Alhambra
Danse le flamenco!
Almeria,
Que saigne le taureau!

Au cœur de nos tempêtes
Tournent les girouettes!
Mais qu'importent les vents
Si vaincre est la direction!
Et gouvernent les gouvernements,
Et passent, et passent les saisons;
Tranquillement s'effondre
Le cours de nos actions...

A l'Alhambra
Danse le flamenco!
Almeria...
Que saignent les taureaux!

QUAND ON PERD SON AMOUR

Quand on perd son amour, c'est l'amour qui nous perd
De l'atoumne à l'été, oui c'est toujours l'hiver
La rivière et la mer qui n'ont plus d'estuaire
C'est les inséperables qui soudain se séparent
C'est comme se retrouver à dormir dans les gares
Quand la nuit est la nuit et la nuit pour toujours
Non le jour n'est plus jour quand on n'a plus d'amour

Quand on perd son amour, c'est les autres qui rient
Qui sont contents enfin de nous voir nous aussi
Comme ils l'ont tous été dans leur vie une fois
Comme un fou qui se saigne accroché à la croix
Quand on perd son amour, c'est l'amour qui nous crie
Tout le malheur du monde à réveiller la nuit
Notre cœur qui sait plus comment battre tout seul

Vaut mieux perdre la vie que perdre son amour
Vaut mieux ne plus penser que d'y penser toujours
Vaut mieux jamais aimer que d'aimer pour toujours
Mieux vaut mourir de mort que de mourir d'amour

Quand on perd son amour, c'est toujours une fille
Qui a fait montrer des marées de sel à vos pupilles
Faut pas leur en vouloir ce ne sont que des filles
Et que bien trop souvent elles oublient d'être gentilles
Car si l'homme est un chien, c'est qu'il est plus fidèle
Plus fidèles à des chattes qui se feront la belle
Les filles c'est comme la mer ça depend de la lune
Ça va et ça revient s'écraser sur la dune
Faire des châteaux de sable de la boue dans vos mains
Et donner l'illusion à qui prendra leurs reins

Quand on perd son amour, c'est qu'on a trop aimé
Qu'on s'est trop aimé soi, soi dans l'autre opposé
C'est qu'on a trop aimé, oui l'idée d'être aimé
Qu'on a aimé l'amour, aimé à s'aveugler
Et qu'on a pas vu l'autre aller aimer un autre
Et qu'on a pas vu l'autre à soi qui s'en allait
Sûr, l'enfer c'est les autres, sûr l'enfer c'est les autres
Sûr l'enfer c'est les autres et l'enfer c'est t'aimer

Vaut mieux perdre la vie que perdre son amour
Vaut mieux ne plus penser que d'y penser toujours
Vaut mieux jamais aimer que d'aimer pour toujours
Mieux vaut mourir de mort que de mourir d'amour

Quand on perd son amour, c'est bien plus que l'on perd
C'est un jour en été pour des siècles en hiver
Tous ces verbes au futur qu'on conjugue au passé
Quand on perd son amour, on perd l'humanité

Quand on perd son amour, c'est le monde qui s'écroule
Quand on n'est plus qu'à soi au milieu de la foule
Quand on perd son amour, c'est l'amour que l'on perd
Quand on perd son amour, on perd l'humanité

L'ABATTOIR

Éteint par tant d'années en lambeaux de souvenirs
Qui flottent tristes drapeaux au ciel de mon empire,
Et qui sans toi n'est plus que cendres?

Des connexions perdues laissées aux satellites,
Qui s'en vont de mon cœur, les fréquences qui palpitent,
Et des portables au lieu des lettres;

Tu vois je suis pas sûr que le progrès toujours
Fasse progresser l'Homme à pas finir tout seul,
Y'a qu'à voir comme les gens se quittent.

Mais ainsi va le monde et ainsi va la vie
Nous courons tous ensemble vers la fin qui nous lie,
Que des troupeaux
Vers l'abattoir.

Je t'en prie, finis-moi!
J'en peux plus d'en mourir.
Je t'en prie, finis-moi!
J'ai perdu mon sourire.

Puisqu'ici non plus rien, non plus rien ne veut rien dire,
Quelle prétention avions-nous, nous enfin de nous dire
Que nous valions, oui quelque chose?

Dans la rue c'est encore un autre bourré qui crie
Toute la bêtise humaine pendant que moi je t'écris
Autant de bêtises que lui.

Bientôt les éboueurs viendront ramasser poubelles
Entre deux vides ordures, je leur donnerai ce mot
Qui pouvait pas finir en des meilleures mains.

L'amour est infidèle et nous tristes fidèles
A l'amour nous brûlons et nous brûlons nos ailes
De tristes veaux
Vers l'abattoir.

Je t'en prie, finis-moi!
J'en peux plus de ramper.
Je deviens fou, tu sais
Là, comme un échoué.

Puis je sais je suis glauque avec mes chansons tristes
Mais j'emmerde le monde et il me le rend bien,
C'est un peu comme si nous étions quittes.

Toi l'autre que j'aimais, je te prie maintenant
De finir le travail que tu as commencé,
Et s'il te plaît avec le sourire.

Non n'aie pas de remords de me donner la mort!
Tu sais moi avant toi j'en ai piétiné des cœur
Qui avaient vu en moi, ce que moi j'avais cru voir en toi.

Du bourreau au sauveur, de l'agneau au vampire,
On est tous un jour l'un, un jour l'autre, c'est le jeu
Qui nous tue puis,
Qui fait qu'on vibre!

Je t'en prie écris-moi,
Donne-moi des nouvelles.
Quand je serai en bas,
Envoie-les vers le ciel!
 
Je t'en prie écris-moi,
Donne-moi des nouvelles.
Quand je serai en bas
Je t'en prie,
Ecris-moi.

ON S'ENDORT SUR DES BRAISES

Au-dedans les paupières
De tes yeux qui renversent
Pile entre les phalanges,
De la pluie sur la braise.
Ces envies qui nous poussent
A embrasser le vide,
Oui les bras en croix,
A filer à l'anglaise
Dans tes yeux tout au bout
Ce qu'il reste de nous
Emporté par la mer,
Qui s'endort sur les braises.
Accroché à leur cou
On finit tous un jour
Par se croire immortel
Sur le bord des falaises;

J'ai pas voulu tout ça,
J'ai pensé qu'à moi,
J'ai pas voulu tout ça.

Au-dedans de tes yeux
Les torrents traversant
Paupières. Avant d'aller
S'échouer sur la braise.
On en a vu navires
Qui ne sachant pas lire
Les cartes se noyaient
Tous au pied des falaises.
Qu'on soit rayon de feu,
Que l'on soit fils de dieu
Ou juste un Indien fou
Qui marche sur des braises,
Qu'on ait le cœur amoureux
Qu'on soit l'ombre des cieux
On n'est rien du tout,
Qu'un fou sur la falaise.

Des flammes à la rivière!
Y'a des trous dans ma chair.
Ouais des siècles en enfer, à chercher,
Ta flamme à la rivière.

Quand la plaine est aux fleurs,
Quand les fleurs sont du mal,
Quand j'ai mal à toi,
Quand je suis sur des braises
Au milieu des yeux rouges
De ces rois divorcés
Qui recherchent une reine,
Sur le bord des falaises
Que l'on marche sur l'eau!

Qu'on ne soit aimé trop,
Trop mené en bateaux
Que l'on marche sur l'eau,
Qu'on redevienne feu avec toi,
Si tu veux,
Ça n'y changera rien,
Un jour oui tout s'éteint,
Ça n'y changera rien de rien.
Un jour...
Oui, tout s'éteint.

TANGO

Mes yeux coulent à la plaine
Tant leur amour est grand
Certains disent que parfois
Les pierres coulent du sang

C'est le mien mon amour
Et c'est pour toi qu'il coule
Qu'il coulera toujours
Dans mes yeux des torrents

Parfois tu verras lune
Eclairer les baisers
De celui que tu aimes
Que tu croiras aimer

Il sera dans tes bras
Et moi je serai là
Là comme un loup blessé
Qui ne peut plus se battre mais qui bat encore

C'est l'amour c'est la mort
Et t'aimer c'est saigner
Saigner de tout son corps
Oui l'amour c'est la mort
Oui l'amour c'est la mort
Et toi ça te fait rire
De voir qu'il n'en est qu'un
Qui pourra s'en sortir

Mon sang dans la rivière
Dis sais-tu où va-t-il?
Il se perdra sans doute
Dans des tristes estuaires

Dans ma triste complainte
J'imagine soudain
Que tu passes par là
Que tu me tends la main

Pour danser sous la lune
En souvenir du temps
Où nous étions enfants
Où nous étions nous-même

Mais il n'y a que moi
Que moi et mes sanglots
Et la lune est la seule
A danser le tango

Car l'amour c'est la mort
Et t'aimer c'est mourir
Mourir de tout son corps
Oui l'amour c'est la mort
Et toi ça te fait rire
Comme un empereur triste
Qui voyant son empire
Se dit qu'il n'a plus rien
Plus rien à conquérir

Tu sais je fais le deuil
De nous deux et de toi
Mais si nous deux c'est mort
Alors c'est mort pour moi

Dans ma main ce couteau
Cette entaille au poignet
Ressemble à ton sourire
Qui me dit qu'il faut partir

Je ne sens plus mon être
Et la douleur s'en va
Adieu mon assassine
Adieu pauvre de moi

Je danse avec l'amour
Je danse avec la mort
Et je crie à la nuit
S'il te plaît reviens-moi

Et je danse mon amour
Et je chante à la mort
Cette chanson d'amour
Cette chanson pour toi

Cette chanson pour toi

CD 3: PARIS

JEUNESSE LÈVE-TOI

Comme un éclat de rire
Vient consoler tristesse
Comme un souffle avenir
Vient raviver les braises
Comme un parfum de souffre
Qui fait naître la flamme,
Jeunesse lève-toi
Contre la vie qui va qui vient
Puis qui s'éteint
Contre l'amour qu'on prend qu'on tient
Mais qui tient pas,
Contre la trace qui s'efface
Au derrière de soi,
Jeunesse lève-toi.

Moi contre ton épaule
Je repars à la lutte
Contre les gravités qui nous mènent à la chute,
Pour faire du bruit encore
A réveiller les morts,
Pour redonner éclat
A l'émeraude en toi;
Pour rendre au crépuscule
La beauté des aurores,
Dis-moi qu'on brûle encore,
Dis-moi que brûle encore cet éspoir que tu tiens
Parce que tu n'en sais rien de la fougue et du feu
Que je vois dans tes yeux...
Jeunesse lève-toi!

Quand tu vois comme on pleure
A chaque rue sa peine,
Comment on nous écœure
Perfusion dans la veine,
A l'ombre du faisceau
Mon vieux tu m'auras plus!

Ami dis quand viendra la crue?

Contre courant toujours sont les contre-cultures,
Au gré des émissions leurs gueules de vide-ordures...
Puisque c'en est sonné la mort du politique,
L'heure est aux rêves,
Aux utopiques...

Pour faire nos ADN
Un peu plus équitables,
Pour faire de la poussière
Un peu plus que du sable,
Dans ce triste pays
Tu sais un jour ou l'autre
Faudra tuer le père,
Faire entendre ta voix!
Jeunesse lève-toi.

Au clair de lune indien
Toujours surfer la vague
A l'âme
Au creux des reins
Faut aiguiser la lame,
Puisqu'ici il n'y a qu'au combat qu'on est libre
De ton triste sommeil je t'en prie libère-toi;
Puisqu'ici il faut faire des bilans et du chiffre
Sont nos amours toujours au bord du précipice,
N'entends-tu pas ce soir chanter le chant des morts,
Ne vois-tu pas le ciel à la portée des doigts?
Jeunesse lève-toi.

Comme un éclat de rire
Vient consoler tristesse
Comme un souffle avenir
Vient raviver les braises
Comme un parfum de souffre
Qui fait naître la flamme
Quand plongé dans le gouffre on sait plus où est l'âme;
Jeunesse lève-toi
Contre la vie qui va qui vient
Puis qui nous perd,
Contre l'amour qu'on prend qu'on tient
Puis qu'on enterre,
Contre la trace qui s'efface
Au derrière de soi...

Jeunesse lève-toi!

S'EN ALLER

S'en aller main dans la main
S'en aller bien avant que l'heure
Oublier qu'ici on n'est rien
Oublier qu'ici on a peur
S'aimer sous le croissant de la lune
Et puis faire l'amour sur la dune
A regarder les étoiles
A sauver notre idéal
Et puis suivre l'hirondelle
Puisqu'au feu est la colombe
L'amour sera notre ciel
Mon amour, tu seras ma tombe
On n'a pas besoin de leurs dollars
Juste tes rêves et sa guitare
C'est le soir de l'indépendance
C'est le soir de la renaissance

Puisque l'on s'aime
Puisque moi j'y crois encore
Quand tu dis que tu m'aimes
Que tu m'aimes à l'amour
Que tu m'aimes à la mort
Tant qu'on respire encore

S'en aller main dans la main
S'en aller suivre des lueurs
Oublier qu'ici on n'est rien
Oublier qu'ici c'est la peur
S'aimer sur le toit des buildings
Tendre le pouce à des Boeings
A regarder l'apocalypse
A attendre la fin de l'éclipse
Et puis suivre l'hirondelle
Puisqu'au feu est la colombe
L'amour sera notre ciel
Mon amour tu seras ma tombe
On n'a pas besoin de leurs dollars
Juste tes rêves et sa guitare
C'est le soir de l'indépendance
C'est le soir de la renaissance

Puisque l'on s'aime
Puisque toi t'y crois encore
Quand je te dis je t'aime
Que je t'aime à l'amour
Que je t'aime à la mort
Tant qu'on respire encore

Faut s'aimer à la mort
Tant qu'on respire encore

S'en aller main dans la main
S'en aller bien avant que l'heure
Oublier qu'ici on n'est rien
Oublier qu'ici on a peur
S'aimer sous le croissant de la lune
Et puis faire l'amour sur la dune
A regarder les étoiles
A sauver notre idéal

ON A PAS LA THUNE

Dans la nuit des temps nous marchons
Tous les deux sans histoire
Droit devant ton sourire d'enfer
Droit dans l'aléatoire
Dessous les comètes et les feux
Accoudés au comptoir
Nous, nous on se prend,
On se prend pour des dieux
L'important c'est d'y croire

On a pas la thune mais l'espoir
Pas le blé mais l'envie
L'important ami c'est d'aller
Jusqu'au bout de la nuit
Bien sûr y'a les cons au pouvoir
Où tout ça nous mènera?
Passer la nuit sur des trottoirs
A marcher dans le noir

Dans la nuit devant l'horizon
Fait de sang et d'ivoire
Droit devant l'enfer et les guerres
Pile au fond du trou noir
Passés les rencontres et les adieux
Passés dans la passoire
On se dit que tout ça n'est qu'un jeu
Qu'un grand huit à la foire

On a pas la thune mais l'espoir
Pas le blé mais l'envie
L'important ami c'est d'aller
Jusqu'au bout de la nuit
C'est sûr y'a les cons au pouvoir
Où tout ça nous mènera?
Passer la nuit sur des trottoirs
A marcher dans le noir

On a pas la thune mais l'espoir
Pas le blé mais l'envie
L'important ami c'est d'aller
Jusqu'au bout de la nuit
Toujours y'a les cons au pouvoir
Où tout ça nous mènera?
Traîner la nuit sur des comptoirs
Ouais marcher dans le noir.

ALICE

T'es rayon!
En soleil nous sortons de la boite,
Je trébuche et tu tiens
Ma main contre ton sein.

Au milieu des pigeons
Voyageurs nous serons!

La nuit aux éboueurs
Toi tu donnes le cœur;
Tu dis viens sur les champs,
Elisée de mon âme,
A faire chanter Paris,
Allons marcher un peu...

Hôpital en cavale!
Insectes dans la nuit!
Viens toucher!
La lumière
C'est mort mais c'est tant pis!

Alice au bout des rêves,
Quand fait suinter l'aiguille
Pour un tour aux merveilles
Et Dieu entre tes bras!

Assis sur la gouttière
Apocalypse, enfin...
A Montmartre nos cœurs,
Ce sacré dans tes mains.

Abîmés mais tranquilles
Sur le toit de la ville,
A hurler du silence
Sûr qu'on n'entend plus rien.

La bouche des métros
A bouffé notre amour,
Nous rejoignons ceux-là
Qui ont les yeux éteints.

Hôpital en cavale!
Chevaux fous dans la nuit!
Trajectoire éphémère
C'est mort et c'est tant pis!

Alice au bout des rêves,
J'irais bien avec toi
Faire un tour aux merveilles,
Et Dieu entre tes bras.

Alice...

LE CAVALIER SANS TÊTE

Je vais comme une pierre lancée
Au milieu des buildings
Je traverse la plaine comme un souffle sans bruit
Je vais comme une flamme sous la neige brûlante
Que nul ne peut éteindre

On ne m'a donné ni arme ni larmes à mes yeux
Que ce cheval d'acier noir et ce corps sans visage
J'ai l'âme de l'enfant et la mémoire du vieux
L'éternité c'est long quand on marche sans cœur

Je suis le cavalier sans tête
Et je cherche un amour
Au travers les tempêtes
Moi je cherche le jour
Moi je cherche la flamme
Qui viendra m'éclairer
L'âme

Du haut de ma monture sur des escaliers de brumes
J'entends le cri des hommes qui ont perdu l'amour
Alors j'envie soudain ceux qui ont larme à l'œil
Qui pleurent l'océan à se noyer dedans

Celui qui m'a fait voulant faire de moi l'immortel
Invincible il a fait l'armure mais il a oublié le cœur
Puisqu'on a fait mon âme dans un acier linceul
C'est de l'humain tout entier dont moi je porte le deuil

Au hasard des cités, ami parfois je rêve
De croiser sur la route une femme à deux cœurs
Qui juste par amour partagerait son être
Mettre un peu de mortel à ma triste éternelle

Je suis le cavalier sans tête
Et je cherche un amour
Je traverse tempête
Moi je cherche le jour
Moi je cherche la flamme
Qui viendra m'éclairer
L'âme

PUTAINS VOUS M'AUREZ PLUS

Ami prends ma laterne car j'ai perdu ma flamme,
Mon amour est partie,
Elle a jeté mon âme à bouffer au néant me laisse le cœur vide,
Elle a fait des fertiles des averses,
L'aride.
Et l'horreur du monde n'est rien comparaison
A ce que l'amour fait à ceux qui dans l'union
Pensent oublier un peu qu'on est triste ici-bas,
Et qu'ici solitude
Et le dernier repas.

Elle avait les yeux noirs desquels on voit du bleu,
Qu'on prend pour l'océan, dans lesquels on voit dieu,
Qui font toucher du bout des doigts les horizons,
Mais toujours à la fin,
On est seul au milieu des vagues de sanglots et du sel dans la gorge,
Et du sel sur la plaie de ce cœur tatoué
A son nom que l'on crie au fond des verres de vin
A se dire que la vie,
Oui n'était qu'une putain.

Ami regarde-moi, j'ai le cœur qui renverse,
La mémoire de ses yeux qui me colle à la peau
Et dans les bars du port je cherche magie noire
Pour délivrer mon corps du sort qu'on m'a jeté,
Et le sourire des filles non ne me fait plus rien
Et je commence à croire que les hommes qui ont pris d'autres hommes pour amour
Ont réglé la question, après tout dis-moi qu'est-ce qu'elles ont de plus que nous?
Si ce n'est cette force qui fait qu'elles vous oublient,
Cette horreur au fond d'elles, ouais ce monstre qui crie quand elles vous font l'amour,
Tu sais qu'elles n'oublient pas qu'il n'y a qu'à la nature qu'elles ne tiennent paroles.

A tous ceux dans leurs bras qui sont faits prisonniers,
J'ai l'âme solidaire et puis ma sympathie à ces fous qui comme moi
Finiront pas la nuit,
Je vous le dis putains,
Putain vous m'aurez plus!

Que je meurs à l'instant si l'envie me reprend
De remettre ma tête dans la gueule de serpent,
De me laisser encore crucifier le cœur
Pour un jolie sourire au parfum de leur fleur.
Marguerite ou Tulipe et de Rose à Lila
Tu sais l'ami pour moi elles ont toutes ici-bas
Quand elles vous montrent ciel, qu'elles vous disent qu'elles vous aiment,
Elles ont toutes pour moi
L'odeur des chrysanthèmes.
Adieu les gentilles
Adieu les j'en pleure,
Adieu les maudites qui ont pris ma lueur,
Qui ont jeté dans le noir mes yeux et puis le tiens contre le chant de cygne!
Et les beautés?
Qu'elles crèvent
Toutes! J'en peux plus de ces jeux qui nous tuent,
J'en ai marre de ce cœur mon dieu qui ne bat plus,
Et qui toujours s'incline aux pieds de fausses blondes
Qui nous mènent à la cime,
Qui nous traînent à la tombe.

DES MARÉES D'ECUME

Est-ce que tu crois qu'un jour,
Là sur le bas coté,
Tu me laisseras sans voix,
Sans rien
Que du sable,
Entre mes mains
Que des marées d'écume?

Est-ce que tu crois qu'un jour,
Là comme un vieux seigneur, saignant,
Tu me laisseras en croix
Eclater la lumière
De nos corps dans l'écume,
Dans les marées d'écume?

Est-ce que tu crois toujours qu'on peut vivre d'amour?
Ouais, quand l'eau n'est plus fraîche,
Quand laisse échapper le cœur
Trop de sang dans l'écume,
Dans des marées d'écume.

Est-ce que l'on tiendra assez loin?
Est-ce qu'il y a quelque chose après?
Est-ce que tu sauras nager loin?
Est-ce qu'on se prend pour mieux se laisser?
Tombées commes des poussières de dieu,
Y'a plus que des cendres entre nous deux,
Entre les flots
Et les crocs aux rétines,
Dis-moi est-ce que tu m'aimes?
Est-ce que tout ça vaut la peine?
J'en doute.


Est-ce que l'on tiendra assez loin?
Est-ce qu'on s'en souviendra après?
Est-ce qu'on ouvrira les yeux demain?
Est-ce qu'on se prend pour mieux s'oublier?
Est-ce qu'on aurait pu s'aimer mieux?
Mieux souffler les braises?
Entre nous deux,
Y'a plus que les flots
Et des crocs à nos rétines,
Dis-moi est-ce que tu m'aimes?
Est-ce que ça valait la peine?
J'en doute.


TOI TU DIS QUE T'ES BIEN SANS MOI

Tu dois être au jardin
Ou peut-être à la mer
A lancer tes pensées
Comme on lance des pierres
Tu dois être en été
Quand je suis en hiver
Là de l'autre coté
Des hémisphères

Toi tu dis que t'es bien sans moi
Et qu'au fond de mes bras il y fait trop froid
Toi tu dis que t'es bien que t'es bien que t'es bien sans moi
Et moi y'a quelque chose qui fait que j'y crois pas

Tu m'as jeté au vent
Jeté au vent amer
A mère tu m'as laissé
Ouais t'as fui ma lumière
Mais t'as gardé mon ombre
Elle te suivra partout
Même si tu n'en veux pas
Car je sais qu'elle est libre
Qu'elle est libre avec toi

Toi tu dis que t'es bien sans moi
Et que mes bras ne sont pas faits pour toi
Toi tu dis que t'es bien que t'es bien que t'es bien sans moi
Et moi y'a quelque chose qui fait que j'entends pas.

KASIA

Kasia s'endort dans son appartement
Sa mèche de chevaux qui fout le feu à la cinquième
C'est New York qui a froid et moi aussi je crois
Mais de la voir posée là au centre des ombres
Comme le rayon d'un dieu mais d'un dieu sans église
Dans les cendres d'un feu qui le cœur vous aiguise
Comme un chemin de croix mais qui vous souffre pas
Comme une apparition

Elle se lèvera bientôt et je serai là à vide
On parlera un peu dans le marc de café noir
Puis elle mettra sur elle de la soie de Bombay
Des embruns aux paupières son âme hallucinée
Je suivrai de regard, gravirai les remparts
Et dans ses yeux sans fond où l'on cherche des histoires
J'y entendrai sa voix qui nous mène à la lumière
Qui nous mène à la mer

Kasia dans les étoiles c'est l'étoile du nord
Le chemin infini qui relie l'âme au corps
C'est la beauté de tout ce qu'on ne peut tenir
L'oxyène à mes nuits la force des sourires
Qui file entre les mains c'est tout ce qu'on ne peut
Pas expliquer enfin c'est la grâce
Oui c'est dieu

Et j'y crois

Quand elle danse pour moi qu'elle me fait sentir plein
Qu'elle joue avec mon âme qu'elle y met son parfum
Quand dans mes intérieurs
Y'a des brumes à l'aurore
Elle me prend dans ses doigts de pourpre
Elle fait de l'or
Et c'est là que je vais loin, loin du chemin des tristes
Quand elle m'emporte au fond
De ses yeux bien trop clair
Qui ont la couleur d'un Est
Toujours un peu à l'Ouest
Elle, elle dit que tout va bien

Si tu la croises un jour à la pointe du jour
Elle t'emmènera sûr pour te montrer l'amour
Et ces ombres de chine qui deviennent lumière
Et ces vagues toujours qui retournent à la mer
Qu'on avait cru perdu, c'est celui qui revient
Quand ton âme des nues a perdu son chemin
Kasia quand elle est là c'est le chant des marins
Que tu entends au loin, c'est le dessin d'un sein
Qui fait oublier ce mal que l'on s'est fait pour rien
Kasia c'est pas la fin c'est juste nos destins
C'est un peu comme un don, un tableau italien
C'est un quatre septembre qui se marie un juin

Kasia s'endort dans son appartement
Sa mèche de chevaux qui fout le feu à la cinquième
C'est New York qui a froid et moi aussi je crois
Mais de la voir, posée là au centre des ombres
Je m'assois à ses hanches, je regarde Grâce,
Et puis quand je m'y penche sans prendre trop de place
Moi je suis les rivières de ses yeux qui lumièrent
L'oxygène à ma flamme

 


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